Le Petit Poucet – épisode 1 : Le temps

Rédigée à plusieurs mains, par les bénévoles des pépinières de quartier, la chronique du Petit Poucet a pour objectif de continuer à échanger sur nos réflexions et nos expériences de jardinage en cette période de confinement … comme les petits cailloux semés par le Petit Poucet dans la forêt, cette chronique essaye de nous aider à parcourir le chemin du retour à la vie normale …


Le temps

Dans cette époque bizarre où certains sont  débordés par les soucis des autres, d’autres angoissés par la lenteur des jours, d’autres encore réfléchissent.

Il y a plein de sujets de réflexion et les médias en fournissent des quantités. Je voulais voir sur la toile ce que les internautes pensaient du temps qui passe avec le confinement et ce qui émerge c’est : « Comment occuper son temps ».

Est-ce pour enrichir sa pensée ou pour faire comme si rien ne devait changer des trépidations de la vie quotidienne d’avant le virus, en sorte remplir le vide soudain et non préparé  ? Bien sûr, je pense à ceux et surtout celles qui sont débordés par les enfants, le boulot (le personnel soignant coup de chapeau au passage) etc..

Aurons-nous eu le temps quand cette période sera révolue de réfléchir sur notre attitude personnelle vis-à-vis de ce temps qui s’écoule malgré nous, malgré tout ?

Prenez 2 ou 3 minutes pour y penser.

Bon, je vous donne une piste (mais vous la connaissez sans doute), pour nous, qui sommes engagés chez Pépins Production dans le vivant au service de l’environnement et de la vie sociale, le  temps est le compagnon infatigable du jardinier : le temps des semis, des boutures, des rempotages pour ensuite passer la main au bout de la chaîne, à celui que l’on appelle le consommateur final (horrible mot)  qui assurera arrosage, taille, récolte des graines, et on recommence.

Étendons notre vision et arrêtons-nous sur cette constatation qui me donne chaque fois le vertige : la première cellule vivante (ne me demandez pas la définition) est apparue il y aurait près de 4 milliards d’années et depuis pas un seul instant la multiplication des cellules, donc du vivant, ne s’est arrêtée.

Bon oui et après, me direz-vous ? Eh bien c’est simple, si rien de ce qui est vivant ne s’arrête de vivre, alors nous, frères et sœurs humains, nous faisons de même. Une lapalissade ? Non. Regardez bien ce petit cotylédon qui apparait dans votre pot de fleur : il sait ce qu’il veut et tant que les conditions le permettent il le fera. Sauf qu’il ne sait pas qu’il sait ce qu’il veut, il le fait, c’est tout et c’est immense.

Et nous nous faisons pareil, sauf que nous savons que nous voulons, enfin presque et parfois pas du tout, et ça occupe une grande partie de nos pensées.

Alors voilà le petit exercice que je vous propose : même si vous n’avez pas de graine, de pot, de terreau, si vous ne pouvez pas vous procurer un petit plant chez Pepins Production, trouvez ne serait-ce qu’un brin d’herbe et observez-le chaque jour, comme il grandit, s’il a soif, etc… et en même temps posez-vous la question, qu’est-ce qui, chez moi, ressemble à cette plante.

Notre ami Nietzsche, vous savez ce philosophe qui finit fou mais qui avait des lucidités foudroyantes, a dit : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Fortiche, non, surtout quand la bête rode autour de nous. Alors vivons.

Bonne vie à tous.

PS livres si vous pouvez vous les procurer : L’amour au temps du Cholera de Gabriel Garcia Marquez ; Le temps du vivant de Madeleine Lafaurie.

et surtout : pour acheter des plants, rdv sur la page suivante.